Test stop Malo

I ère partie

Toute bonne aventure commence sur un bateau . . .


La soif d'aventure. Voilà comment nous pourrions résumer en quelques mots notre année à Bergen, en Norvège. 

Cette recherche perpétuelle de nouveaux espaces, de nouvelles sensations ou personnes nous a amené à imaginer un retour à la maison pas comme les autres. Nous voulions à l’origine rentrer à la voile depuis la Norvège en passant par l’Ecosse, l’Irlande et le Pays de Galle. Ce “celtic trip” n’a finalement pas eu lieu malgré les nombreuses heures de travail passées sur le bateau, avec un skipper pas vraiment fiable… Mais bon, on ne s’est pas résigné à cet échec mais au contraire, nous voulions toujours vivre une aventure un peu folle sur notre chemin du retour. On ne s’est pas résigné non plus à prendre l’avion pour rentrer en deux ou trois heures chez nous. Le contraste aurait sans doute été trop brutal, et l’empreinte carbone indéfiniment plus grande. Alors on s’est lancé dans une autre aventure : l’autostop ! 

Une fois toutes nos affaires bourrées dans nos sacs à dos et l’itinéraire grossièrement tracé, nous partions de Bergen direction la maison. Nous n’avions aucune idée du temps que cela nous prendrait, mais nous étions sûrs d’une chose : nous voulions prendre ce temps pour rentrer. Nous voulions rouler une dernière fois sur les routes sinueuses des montagnes norvégiennes puis sur les longues autoroutes des plaines européennes, observer le relief défiler par la fenêtre, entendre les sonorités des langues, sentir l’odeur des champs et ressentir l’atmosphère des villes, nouer des liens avec des personnes aux milles histoires, s’inspirer et s’imprégner de chaque discussion. 



21 Juin 2023

Le Départ

15h06 - Dans un premier ferry

Ça y est, on est parti, et pour de bon cette fois! On a pas attendu une semaine avant de se décider.  Après avoir dormi sur la dernière des 7 montagnes, Ulriken, on s'est empressé de faire nos bagages. Le trajet se passe bien, à vrai dire bien mieux que prévu. On a d'abord pris le mauvais bus puis négocié longuement pour que le chauffeur nous dépose à Stavanger, sans succès . . . A une heure de notre objectif il fallait bien commencer le stop un jour! Un peu forcé mais excité de commencer pour de vrai, on est surpris d'obtenir notre première conductrice au bout de 10min! Dans le feu de l'action on a malheureusement perdu notre premier ticket pour la France: Un bout de carton plein de feutre noir.

On se trouve à présent dans l'un de ces fameux ferries que l'on trouve dans les fjords de Norvège, la vue est grandiose, la nourriture excessivement chère. 7 euros pour un simple hot dog, vous rigolez j'espère! On se contentera de notre pain polaire nappé de beurre de cacahuète . . .

21h05 - Stavanger

On profite d'un repos bien maigre dans un arrêt de bus de la capitale du pétrole. Les gens de la ville nous regardent, s'interrogent . . . Il n'y a pas beaucoup de place aux pensées autres que les prochaines étapes. Maintenant, l'objectif est de sortir de la ville, atteindre une entrée sur la voie express et poser le camp pour la nuit. 

Après seulement quelques heures à s'être lancés dans notre aventure, on se sent déjà en décalage. Des norvégiens de notre âge sortent trop bien habillés de ce supermarché, visiblement prêts à boire et faire la fête jusqu'à qu'ils ne le puissent plus. Ici, si on achète de l'alcool, il faut bien que ce soit pour quelque chose! 

Le bus arrive enfin, il faut continuer . . .


23h00 - Environs de Egersund -

Il ne fait pas nuit, il ne fait jamais nuit dans ce pays, je ne m'y ferais jamais. Un pasteur a décidé de nous bénir en nous avançant encore d'une bonne heure en direction de Kristiansand. Les derniers paysages norvégiens défilent devant nos yeux et avec eux les moments marquants de notre vie à Bergen. Je commence à le réaliser, mais dire au revoir à un endroit que j'avais fini par considérer comme mon deuxième chez moi est plus dur que prévu. 

La portière se ferme, et les derniers mots du pasteur suivent: "God bless you". Nous voilà béni et prêt à poser le camp dans un terrain abandonné. Un stock de bois nous permet d'allumer un feu: un vrai luxe dans notre situation! C'était inattendu mais une tyrolienne est accrochée là entre deux arbres. On saute sur l'occasion de retomber en enfance. Nos hamacs posés et le tarp au dessus, en prévision de la pluie, nous passerons une bonne nuit.